Agriculteur et président engagé

L’interview
L'écho des Sorgues du Comtat 56
De ses champs à la future Maison des Agriculteurs, Nicolas Montagard, agriculteur sur les Sorgues du Comtat, suit son chemin.

Il revient dans cette interview sur la diversité de son exploitation et sur la création de La Maison des Agriculteurs, dont il préside la société coopérative.

Pouvez-vous nous présenter votre exploitation et ce qui la caractérise ?

On est une exploitation assez atypique. On a un triptyque d’activités : une grosse partie céréalière, une partie maraîchère également importante et une partie de nos récoltes est transformée dans des ateliers de transformation à Monteux. On est donc très diversifiés, et c’est pareil au niveau des moyens de commercialisation. C’est pour ça qu’on a été parmi les premiers à s’impliquer dans les réunions collectives autour de la Maison des Agriculteurs : c’est un projet qui nous parle vraiment.

En quelques mots, quel est l’objectif de La Maison des Agriculteurs ?

L’idée, c’est de créer un magasin de producteurs, mais avec une originalité : l’implanter au sein d’un centre commercial comme Horizon Provence à Monteux. Cela permet de bénéficier d’un emplacement stratégique et de répondre à deux objectifs : mieux valoriser nos produits agricoles grâce à une démarche collective et répondre à une forte demande des consommateurs pour les circuits courts. En Vaucluse, il manquait un lieu qui offre aux consommateurs un accès direct et large à des produits fermiers de proximité et garantisse aux producteurs une juste rémunération.

Qu’est-ce qui rend ce projet particulièrement innovant ?

Au-delà de l’implantation, c’est aussi la forme juridique qui fait la différence. Nous avons créé une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), qui associe non seulement les agriculteurs adhérents et sociétaires, mais aussi des partenaires publics comme la mairie de Monteux et la communauté d’agglomération des Sorgues du Comtat. Cette organisation permet une gestion conviviale et partagée, où chacun, producteurs comme collectivités, peut trouver sa place.

Quels avantages concrets les agriculteurs en retirent-ils ?

La vente directe, à la ferme ou au bord des champs, offre déjà une meilleure rémunération car il n’y a pas d’intermédiaire. Mais on atteint vite un plafond en termes de volume et de visibilité. Avec un magasin collectif, on mutualise nos forces et on attire plus de consommateurs, qui savent qu’ils trouveront sur place une offre complète, issue uniquement des fermes du territoire. Aujourd’hui, nous sommes déjà 113 adhérents et sociétaires. L’objectif est d’atteindre 250 producteurs, pour proposer entre 2 500 et 3 000 références dans le magasin, ce qui est assez 
inédit dans cette forme-là de commerce.