Quand le patrimoine révèle l’histoire de nos communes

Dans les communes
L'écho des Sorgues du Comtat 56
Chaque ville de la communauté d’agglomération des Sorgues du Comtat a une riche et parfois surprenante histoire, à découvrir ou à redécouvrir au gré des monuments.

Bédarrides 

L’église, théâtre de la grande histoire de France

L’église Saint-Laurent est un haut lieu de la grande histoire de France. Au cœur de cet édifice, s’est joué le rattachement du Comtat Venaissin à la France, le 18 août 1791. Un des premiers actes à exprimer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’après les historiens. Les représentants des états pontificaux d’Avignon et du Comtat Venaissin, élus par le peuple ont décidé par 66 % des voix de leur avenir. Un mois plus tard, le 14 septembre 1791, la « constituante », première Assemblée législative de France, qui par deux fois avait refusé une annexion par décret, a dû se rendre à l’évidence et proclamer ces deux territoires comme partie intégrante de l’état français.
 

À cette époque, les remparts de Bédarrides étaient encore debout et les pont-levis encore en activité. En sortant de l’église, à quelques encablures, sur la grande rue, un autre haut lieu historique, l’ancien café de la montagne, aujourd’hui demeure privée a été le théâtre d’une réunion de contestataires du coup d'état de Napoléon Bonaparte, pour organiser l’assaut de l’hôtel de ville. Ils ont tenu 2 jours avant d’être arrêtés par des « gens d’armes » et certains bédarridais ont ensuite été déportés en Algérie ou internés.

Sorgues

À la recherche des vestiges du premier Palais des Papes

Alors que la ville s’appelait encore Pont-de-Sorgues, en 1317, débute le chantier d’un palais à la demande du Pape Jean XXII. L’histoire raconte qu’il a fallu 400 arbres venus de Savoie sur des radeaux par le Rhône, 5 000 feuilles d’or et 10 000 carreaux en terre cuite de Saint-Quentin-la-Poterie pour la décoration. 

De ce Palais, première résidence pontificale érigée 18 ans avant la construction du Palais des Papes d’Avignon, il reste quelques traces devant lesquelles, sorguais comme visiteurs passent sans en mesurer la portée historique. Ce palais somptueux qui a servi de modèle pour les demeures des cardinaux à Avignon, dont la livrée Ceccano ou le Petit Palais, a longtemps été utilisé comme résidence d’accueil d’hôtes prestigieux. Les souverains de Sicile, l’Empereur d’Allemagne ou Catherine de Médicis y ont séjourné à l’invitation des Papes. 
Vendu à des entrepreneurs du bâtiment, le palais a été déconstruit pendant la révolution française. Pourtant, en déambulant dans le centre ancien, vers la rue du château, on peut encore voir le mur d’enceinte et des habitations ornées de vestiges, écusson et cheminées. À mieux y regarder, l’église du plan de la Tour et plusieurs maisons voisines sont construites avec les pierres de taille de l’ancien palais.