Secrets d’histoire

Dans les communes
L'écho des Sorgues du Comtat 51
L’histoire de nos communes se lit souvent à travers le patrimoine, les vieilles pierres, les édifices…Mais des personnages célèbres en ont aussi écrit l’histoire. Souvent de passage ou natifs de nos communes, ils ont eu un rayonnement international et en commun l’amour de cette terre qui les a accueillis. Ouvrons ensemble le livre de ces hommes et femmes qui ont marqué notre territoire de leur empreinte.

Althen-des-Paluds

Jean Althen : de l’Arménie aux Paluds

L’ancien quartier de Monteux doit son indépendance et son nom Althen des Paluds à l’histoire rocambolesque d’un arménien, Hovhannès Althounian, rebaptisé Jean Althen. 

Ce fils d’ambassadeur est devenu esclave dans les champs de coton et de garance, au gré des révolutions perses, après l’assassinat de son père. Il réussit à s’évader, emportant avec lui quelques graines de plantes. 
Il débarque à Marseille, sous la protection du Consul de France qui le présente au roi Louis XV. Le monarque l’encourage à cultiver le coton, mais les nombreux essais, dans plusieurs régions du pays sont des échecs, et il abandonne. Il faudra trente ans pour que Jean Althen implante la culture de la garance localement dans le comtat Venaissin, pour la transformer en poudre à teinture. 

Le conseil d’Avignon lui confie un moulin et lui accorde l’exclusivité de la culture et de la transformation pour dix ans, avec la mission de développer des garancières. Jean Althen meurt en 1774 sans avoir vécu la grande prospérité de la garance et sans savoir qu’en 1845, l’emplacement nommé les paluds de Monteux serait rebaptisé de son nom pour devenir un village qui encore aujourd’hui rappelle l’existence et la persévérance d’un homme venu d’ailleurs.

Sorgues

Des maîtres de la peinture inspirés 

Picasso et sa compagne débarquent du tramway à Sorgues en juin 1912 et s’y installent, 
villa Clochette, pour trois mois courts mais intenses. Picasso ne tarit pas d’éloges sur le lieu dans ses lettres à ses amis. Ce qui pousse sans doute Georges Braque à venir le rejoindre et profiter de ce petit paradis. Il arrive, avec son épouse, dès le mois d’août suivant pour se poser dans la villa Bel-Air, route d’Entraigues. 

Les deux hommes passent beaucoup de temps ensemble et partagent des activités mais l’art n’est jamais très loin. 

La collaboration artistique fait de Sorgues l’écrin d’une nouvelle technique, le papier-collé. Tandis que Braque crée sa première toile avec du papier-collé, Picasso, moins sage, orne le mur de son salon d’une œuvre baptisé « Ma jolie » où la nouvelle technique tient toute sa place. Ce mur orné est parti avec l’artiste quand il a quitté Sorgues. 

Picasso ne reviendra plus dans ce coin de Vaucluse où il a peint l’Arlésienne, l’homme à la guitare ou encore le poète. Braque, lui, y séjournera plusieurs étés successifs.

Sorgues a été un havre de paix où Braque a trouvé la force de guérir les bleus de son âme et sa blessure de guerre mais aussi de dompter l’angoisse de reprendre les pinceaux. 

Pernes-les-Fontaines

Une passion née sur les terres Pernoises 

Les amateurs de rallye du monde entier connaissent la légende baptisée Jeannot ou l’acrobate, l’homme garde encore du haut de ses presque 80 ans, son statut d’icône. 

Fils d’agriculteur né à Pernes-les-Fontaines en 1945, le champion multi-couronné s’est aussi frotté au mythique Paris Dakar et à la course sur circuit. Mais il est resté fidèle au rallye et à sa marque fétiche, Renault. 

L’histoire ne dit pas si ce sont les gymkhanas de tracteurs auxquels ils participaient dans sa jeunesse qui ont tissé sa fibre mais il a préféré passer son permis auto et son poids-lourd pour devenir chauffeur routier dans l’entreprise de son beau-frère. 
Avec sa première voiture, une R8 Gordini, il s’engage sur des courses d’amateurs, avant de devenir, en 1971, pilote professionnel. Dès lors, il enflamme les passionnés d’automobile jusqu’en 1996, année où il raccroche son volant de compétition. Jusqu’à 74 ans, la légende a continué à donner son art en spectacle pour Renault. 

Et s’il n’habite plus à Pernes-les-Fontaines, les amateurs de belles mécaniques ne l’ont pas oublié. En 2022, il a été choisi comme parrain pour la 20e édition des 48 heures européennes d’automobiles anciennes de Troyes.